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En PhysiqueL'inventeur
Miguel Bonnefoy - Livre - Rivages - 2022« France, milieu du XIXe siècle. Voici l'étonnante histoire d'Augustin Mouchot, fils de serrurier de Semur-en-Auxois, obscur professeur de mathématiques, devenu inventeur de l'énergie solaire grâce à la découverte d'un vieux livre dans sa bibliothèque. La machine qu'il construit et surnomme Octave séduit Napoléon III et recueille l'assentiment des autorités et de la presse. Mais l'avènement de l'ère du charbon ruine ses projets que l'on juge trop coûteux. » Savoir commencer un roman est un art, et Miguel Bonnefoy est passé maître en la matière. Les deux premières pages de L’Inventeur sont sublimes – c’est peut-être même le plus beau début de roman qu’on a pu lire depuis Le Parfum de Süskind, c’est dire. François-Henri Désérable dans philosophie magazine
- Prêt Numérique en Bibliothèque : 9782382925621Chercher dans ma bibliothèque
La Marche de Radetzky
Joseph Roth - Livre - Points - 1932C’est pour moi un livre phare, un livre épopée, un livre qui m’a donné des lignes pour pouvoir écrire ce que j’écris dans la forme dans laquelle je l’écris. C’est l’histoire de la fin de la dynastie des Habsbourg dans l’Autriche du XIXe siècle, mais c’est aussi un roman sur le destin de la famille von Trotta, petite lignée d’agriculteurs qui, brusquement, dès les premières pages du livre, accède par un coup de chance, qui sera aussi leur malheur, à la noblesse. Ce sont trois générations qui avancent dans des boucles temporelles, dans des cercles à la fois brillants et infernaux, des malédictions qui se répètent, des héritages puissants et malheureux. Ça a été pour moi une révélation épiphanique.
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Pierre Lemaitre Le Siècle des Lumières
Alejo Carpentier - Livre - Folio - 1962Musicologue, ancien conseiller à l’ambassade de Cuba en France dans les années soixante, Alejo Carpentier est quelqu’un avec qui j’aurais beaucoup aimé boire une bière. Ce qui m’a toujours fasciné dans Le Siècle des Lumières, c’est son incipit, certainement l’un des plus beaux de la littérature mondiale, où l’on voit un navire transporter une guillotine au lendemain de la Révolution française. Paris va transporter sa guillotine comme si c’était une preuve du progrès humaniste, comme si on pouvait tuer quelqu’un d’une façon propre et raffinée. C’est un roman qui parle de la relation fascinante et terrible entre les Antilles et l’Europe. Les influences des idées et des crimes. Comment la Révolution française a été exportée, donc importée, en Amérique Latine, et comment, petit à petit, elle a influencé les indépendances latino-américaines avec Simón Bolívar , Miranda, San Martin, José Martí… C’est fou de se rendre compte comment les tempêtes françaises se sont mêlées aux tempêtes caribéennes en emportant l’esclavage, les bagnards, mais aussi la musique, la danse, la poésie. C’est vraiment un roman sur l’échange, un dialogue entre deux cultures, deux peuples, deux continents, qui sont au cœur de mon travail, qui en compose des ponts, des passerelles.
- Prêt Numérique en Bibliothèque : 3664181087464Chercher dans ma bibliothèque
L'Âne et l'Abeille
Gilles Lapouge - Livre - Le livre de poche - 2014C’est un sublime petit livre de cent vingt pages, une perle de poésie, dans lequel Gilles Lapouge parle de l’âne et de l’abeille que tout oppose, sauf les rapports qu’ils ont entretenus avec les hommes et les peuples. Pour Gilles Lapouge, l’abeille est communiste alors que l’âne est individualiste et capitaliste, mais les deux ont épaulé l’homme dans la construction des cathédrales, pour se nourrir, pour semer, pour cultiver… C’est un livre incroyable, comme une petite encyclopédie des légendes animales. Gilles Lapouge revient aux Grecs d’Homère, passe par Virgil, la poésie du XIXe, par des miscellanées, des petits détails délicieux des sciences naturelles, et il finit par une sorte de grand portrait de notre société. C’est un livre miroir dans lequel on apprend aussi d’où on vient, qui on est, où vont les peuples. Gilles Lapouge avait déjà fait, avec Utopies et civilisations ou Les Pirates - qui est un chef-d’œuvre absolu – des livres qui parlent de nous à travers des sujets périphériques. Il a également écrit un atlas des pays imaginaires époustouflant. C’est aussi quelqu’un avec qui j’aurais beaucoup aimé boire une bière.
Cronopes et Fameux
Julio Cortázar - Livre - Folio - 1962Cronopes et Fameux est composé de fragments, de micro récits, d’instantanés, qui forment une mosaïque, qui montrent comment, d’une façon un peu surréaliste, tu développes ton imagination. C’est plein de minuscules petits détails, de jeux de littérature. Par exemple, il donne, sur une page et demie, des instructions pour tuer des fourmis à Rome. Il explique comment conserver ses souvenirs. Ou encore, quels sont les inconvénients des services publics. On trouve également des instructions pour pleurer. C’est une sorte de manuel de vie bourré de malice. Cortázar part du principe que le monde est divisé en deux : d’un côté les Cronopes, de l’autre les Fameux. Il tisse alors une théorie pleine d’auto dérision en décomposant la langue et les principes, et en montrant qu’on est à la fois Cronope et Fameux. C’est délicieux d’intelligence et de poésie sur des petites choses de la vie.
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Le Festin de Babette
Gabriel Axel - Video - Carlotta films - 1987C’est un film d’une douceur, d’une tendresse que je trouve très rare. Le petit village danois où se déroule le film, c’est celui que tu retrouves dans toute la littérature, que ce soit chez Faulkner, le Manosque de Giono, le Macondo de García Márquez,... c’est un village comme un autre. Bien sûr on sent le Danemark du XIXe siècle, luthérien, mais on a l’impression que c’est une allégorie du village universel. Et cette Française qui fuit la Commune, la guerre civile, débarque comme n’importe quelle émigrée. On sent qu’elle rompt avec quelque chose, et c’est ce que j’ai trouvé le plus beau. Cette simplicité universelle et en même temps très régionale. On sait où on est, et on sent le poids des choses. C’est rare à trouver. Et puis il y a cette fin incroyable où on voit cette femme qui a tout sacrifié pour préparer un banquet incroyable et qui finit ruinée. Une autre femme lui dit alors “mais maintenant tu es pauvre”, et elle répond « un artiste n’est jamais pauvre ». J’ai l’impression que j’ai cette phrase tatouée dans la mémoire.
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Cinéma Paradiso
Giuseppe Tornatore - Video - Tf1 studio - 1988C’est un film d’une puissance pure. Comme dans le Festin de Babette, on est dans un petit village tout simple, avec sa galerie de personnages universels, le projectionniste, le curé, la prostituée… et le poids de la morale et du regard du groupe dominant. Peut-être suis-je fasciné par ces petits villages tranquilles parce que je suis un fils de diplomate qui a grandi dans des capitales, des mégalopoles. Mais au-delà de tout ça, ce qui me plaît dans Cinéma Paradiso, c’est la métaphore que l’art sauve, et particulièrement les enfants. Il y a cette idée que le projectionniste à travers les films qu’il projette donne à cet enfant le goût de l’expression, du lyrisme, de comment raconter la réalité. C’est un hymne au cinéma et à toutes les expressions artistiques en général. Giuseppe Tornatore se sert de ce film pour raconter tout l’idiosyncrasie d’un monde, de sa culture, ses croyances etc. Une perle absolue.
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Johnny Guitare
Nicholas Ray - Video - Sidonis calysta - 1954Dans le western, le petit village, c’est l’idée du monde réduit à sa molécule fondamentale. Tout est là. La population mondiale est réduite à cent habitants, toutes les maisons sont réduites à un saloon ou à un ranch, le chemin de fer c’est la mondialisation en marche, le shérif et le pasteur représente l’autorité morale. Johnny Guitare, est un des rares western féministe, qui plus est tourné en 1954. C’est l’histoire d’une femme, un personnage un peu « durassien », qui a construit son affaire, un saloon. Elle résiste à la voracité des latifundistes qui l’entourent, à la haine de la bourgeoisie pour une femme qui s’émancipe, et à l’affrontement emmené par une autre femme, une riche propriétaire puritaine qui la jalouse. C’est un film très étrange qui montre la déchirure interne des personnages qui, à la fois se battent pour eux-mêmes, et qui à la fois font bloc pour affronter ces milieux hostiles en pleine construction. Et au milieu de cette lutte à mort, arrive Johnny Guitare qui avec ses chansons amène une suavité, un chant à la lune, et le mystère. Pour résumer, on peut citer Jean-Luc Godard qui disait, en 1958 : "... therefore there is cinema. And the cinema is Nicholas Ray."
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Real Beginning
Free River Matia Levrero - Audio - PRINTIVAL - 2019C’est une formation entre jazz et musique traditionnelle emmenée par Matia Levréro, musique qui sert d’écrin à la voix hallucinante de la chanteuse Emma Lamadji. Ensemble ils font une musique homérique, océanique. En les écoutant, j’ai toujours l’impression d’un voyage à travers le temps, de dépasser le chaos du monde.
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“Latinoamérica”
Calle 13 - Audio - Norte - 2011Calle 13 est un rappeur portoricain très engagé politiquement que j’apprécie énormément, et qui en quelques années est passé du reggaeton avec filles et bagnoles, à une véritable voix des opprimés, des laissés pour compte, des âmes brisés. Un grand défenseur de l’éducation, de l’équilibre domestique, qui incite à la lecture, à la tolérance… C’est un type à la sensibilité immense qui, après avoir gagné beaucoup d’argent avec son premier album, a fait le tour de l’Amérique Latine en mobylette avec son guitariste - comme le Che avant lui – et après avoir vu la misère, la déchirure des peuples, est revenu avec un album sur lequel il dit être passé de la larve du rappeur au papillon de la vérité. C’est de la poésie pure, un appel à soi-même. Et son morceau « Latinoamérica » m’arrache des larmes à chaque fois que je vois la vidéo.
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Fuga con pajarillo
Aldemaro Romero - Audio -C’est une musique classique vénézuélienne avec des accents de musique populaire qui est presque plus connue que l’hymne national, et qui a bercé mon enfance. Ce que j’ai toujours trouvé incroyable dans cette composition, comme dans celles de beaucoup de compositeurs du XXe siècle, c’est le métissage entre une musique très classique, académique, qui serait comme traversée par les saints, les esprits, les processions, de tambours. Ça se marie délicieusement avec un solo de violon qui fait s’émouvoir mon cœur depuis trente-six ans.
Héritage
Miguel Bonnefoy - Livre - Rivages - 2021Au tournant du XXe siècle, un vigneron du Jura voit tous ses cépages dévastés par le phylloxéra. Totalement ruiné, il réussit à sauver un pied de vigne, et en désespoir de cause, décide de s’embarquer pour la Californie où, lui a-t-on dit, le climat est propice à la culture du raisin. Tout ne se passe pas comme prévu et, peu après avoir passé le détroit de Magellan, il est épuisé par de fortes fièvres. Le capitaine du navire le débarque. A la douane, ne comprenant pas un traitre mot d’espagnol, il répond "Lons-le-Saunier" lorsqu’on lui demande son nom, et c’est ainsi qu’est fondée la lignée chilienne des Lonsonier.
L'inventeur
Miguel Bonnefoy
La Marche de Radetzky
Joseph Roth
Le Siècle des Lumières
Alejo Carpentier
L'Âne et l'Abeille
Gilles Lapouge
Cronopes et Fameux
Julio Cortázar
Le Festin de Babette
Gabriel Axel
Cinéma Paradiso
Giuseppe Tornatore
Johnny Guitare
Nicholas Ray
Real Beginning
Free River Matia Levrero
“Latinoamérica”
Calle 13
Fuga con pajarillo
Aldemaro Romero
Héritage
Miguel Bonnefoy
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- Joseph Roth | La Marche de Radetzky
- Alejo Carpentier | Le Siècle des Lumières
- Gilles Lapouge | L’Âne et l’Abeille
- Julio Cortázar | Cronopes et Fameux
- Gabriel Axel | Le Festin de Babette
- Giuseppe Tornatore | Cinéma Paradiso
- Nicholas Ray | Johnny Guitare
- Free River Matia Levrero | Real Beginning
- Calle 13 | “Latinoamérica”
- Aldemaro Romero | Fuga con pajarillo
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