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La Bête
Bertrand Bonello - Video - Ad Vitam - 2023Voilà donc un cinéaste étiqueté art et essai, Bertrand Bonello, le réalisateur esthète de L’Apollonide et de Saint Laurent, qui effectue un spectaculaire double salto. À la fois, il nous plonge dans une science-fiction dystopique et nous invite à croire aux vies antérieures. Soit deux pistes fantastiques distinctes, mais qui se rejoindront. Car derrière son foisonnement baroque, le film raconte une seule histoire, simple et puissante, de sa première à sa dernière image. Cette histoire provient d’une célèbre nouvelle de l’écrivain américain Henry James, publiée en 1903, La Bête dans la jungle. Louis Guichard - Télérama
« La bête, c’est la peur d’aimer » Bertrand Bonello
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La Maison est noire
Forough Farrokhzad - 1963« C’est un court métrage que je trouve absolument prodigieux et qui fait son effet à chaque fois que je le montre. C’est le seul film de Forough Farrokhzad, une poétesse iranienne qui s’est tuée très jeune dans un accident de voiture. La Maison est noire est une commande, un film presque éducatif tourné en noir et blanc dans une léproserie. Le film dure une vingtaine de minutes, et le mélange de réalisme et de poésie est prodigieux, notamment grâce au montage. Toute l’œuvre de cette femme est belle. Le titre du film d’Abbas Kiarostami Le vent nous emportera, est tiré d’un poème de Forough Farrokhzad. »
Qui je suis
Pier Paolo Pasolini - Livre - Arléa Poche - 1966« Qui je suis est un poème en prose d’une cinquantaine de pages que Pasolini a écrit à l’hôpital où il soignait un ulcère. Il fait un point sur son présent, son passé, son futur. Son passé, c’est sa jeunesse, ses engagements, son exclusion du Parti Communiste. Le présent, c’est ce sur quoi il est en train de travailler, et le futur c’est la façon dont il envisage le reste de son œuvre. Ce texte est écrit deux ans avant Théorème dont il décrit les intentions sur deux pages avec une précision étonnante. Si, parmi les dizaines de milliers de pages qu’il a écrites, il y en a quelques-unes qui disent tout de lui, ce sont celles-ci. On voit bien comment fonctionne son cerveau, ce mélange d’intelligence et de poésie. Tout fait destin chez lui. La beauté de son écriture est rendue par la qualité de la traduction de Jean-Pierre Milelli. Même si c’est un livre que j’ai beaucoup lu et adapté, c’est un texte sur lequel je reviens très souvent. »
Laughing Stock
Talk Talk - Audio - Polydor - 1991« C’est le dernier album de Talk Talk, il m’a littéralement obsédé. Après l’immense succès rencontré par le groupe, Mark Hollis avait décidé de partir vers des choses plus expérimentales, et surtout de mettre du silence dans sa musique. Laughing Stock est un album de recherche qui a obsédé beaucoup de musiciens, comme Bashung, Dominique A, et bien d’autres. Mark Hollis est un musicien qui fascine les musiciens. Tout le monde voulait faire son Laughing Stock. C’est un album inépuisable en termes d’architecture, d’effets sonores, qu’il a réalisé contre sa maison de disque parce ses albums coûtaient très chers. Ici on n’est pas très loin de la perfection. Et quel courage d’arrêter en pleine gloire ! C’est un album qui continue de m’obséder. »
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Wu-Tang Forever
Wu-Tang Clan - Video - Sony - 1997« Quand le Wu-Tang Clan est apparu, ça a été une révolution, comme The Clash à son époque. Ils ont transformé le hip hop en étant commercial mais toujours expérimental, et RZA est un pur génie. Ça fait partie de ces groupes qui arrivent avec un goût pour la recherche et une énergie incroyable. J’ai découvert énormément de morceaux de musique grâce à leurs samples dont je cherchais les originaux. Mon rêve, c’était d’être noir et de faire partie du Wu-Tang Clan. Je voulais être là ! »
Schoenberg - The Solo Piano Music
Maurizio Pollini - Audio - Deutsche Grammophon - 1975« C’est un disque qui a beaucoup compté pour moi quand j’étais enfant et que je faisais beaucoup de piano. C’est une œuvre que j’ai étudiée, et cette version en est pour moi la plus belle interprétation. Chez Schoenberg, les œuvres pour piano solo marquent les débuts de l’atonalité. Les gens qui pensent que Schoenberg est un compositeur froid, mathématique parce que le dodécaphonisme etc. passent complètement à côté de son œuvre. Schoenberg est un immense romantique, et plus ses œuvres sont atonales, plus il faut les jouer avec romantisme. Sa froideur, sa dureté viennent de la peur de l’antisémitisme, et sa volonté d’exploser la gamme de sept notes vient de ses recherches mais n’a jamais remis en cause son romantisme. Et Maurizio Pollini les joue avec romantisme. »
Ne me demande jamais
Natalia Ginzburg - Livre - Ypsilon - 1974« J’ai découvert Natalia Ginzburg il y a deux ans, et je nourris maintenant une passion pour cette femme. Ce livre est un recueil des articles qu’elle a écrit pour un journal italien que l’éditeur a publiés chronologiquement. C’est la reine des petites choses dont elle arrive à faire des grandes choses. Dans les derniers textes elle parle beaucoup de Dieu, de la croyance, de la foi, et c’est absolument magnifique. Mais ce que j’adore surtout chez elle, c’est qu’il n’y a aucun surplomb. Chaque mot est à sa place. C’est une femme remarquable qui a traversé le siècle. Quand la modestie est alliée à l’intelligence et au talent, c'est le trio gagnant. »
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Elephant
Alan Clarke - Video - Potemkine Films - 1989« C’est un moyen métrage qui a inspiré Gus Van Sant pour son film du même nom. Alan Clarke est un cinéaste peu connu parce qu’il n’a travaillé que pour la télé anglaise. Il était très heureux, il avait des commandes, tout allait bien. Elephant est un film sur la guerre civile en Irlande. Le film dure une quarantaine de minutes, il y a 18 scènes, toutes construites sur le même modèle. On suit quelqu’un qui cherche quelqu’un et qui l’abat. Chaque scène se termine par un plan fixe sur le mort. Et on passe à la scène suivante. Ce qui peut paraître théorique devient complètement hypnotique, et sans un mot on comprend que la guerre civile c’est traverser la rue et tuer quelqu’un. C’est une grande réussite, un vrai film politique sans discours. Et c’est un immense film de mise en scène. »
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L'Exorciste
William Friedkin - Video - Warner Bros. - 1973« C’est un film que j’ai vu dans mon enfance, et dix ou quinze fois depuis. Et plus je le revois, plus je vois sa complexité. Quand on pense à L’Exorciste, on pense généralement aux scènes les plus spectaculaires, la tête qui tourne etc. Mais c’est juste une petite partie du film. Rien que l’ouverture en Irak sur les fouilles archéologiques, ou bien la scène de la mort de la mère… Aujourd’hui on ne ferait plus un film d’horreur comme ça. Il est trop lent, trop mature. Il y a quelque chose de tragique qui a complètement disparu du cinéma d’horreur. Le plus beau personnage, c’est celui du prêtre qui est d’une complexité incroyable. C’est un film qu’il faut revoir. Très ample, très bien écrit. Quand Kubrick voit L'Exorciste, il se dit qu’il doit faire mieux, et il fait Shinning. »
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Birth
Jonathan Glazer - Video - Metropolitan Film - 2004« C’est un film complètement dingue. Quand on pense que Jonathan Glazer n’a fait que quatre films à 63 ans, c’est insensé. C’est un immense, immense formaliste comme il y en a de moins en moins. Dans Birth, un enfant de dix ans se présente à une femme qui a perdu son mari peu de temps auparavant, et lui dit qu’il est son mari. Elle a envie de le croire mais… La mise en scène est incroyable, la musique d’Alexandre Desplat aussi, et Nicole Kidman n’a jamais été aussi bien. Ce film est un joyau mais il n’a pas marché. C’est un film devenu culte dont Jean-Claude Carrière, qui en a signé le scénario, me disait que c’est celui dont on lui parlait le plus, plus que les Buñuel ! »
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Ingrid Caven
Jean-Jacques Schuhl - Livre - Gallimard L’Infini - 2000« J’ai choisi ce livre pour deux raisons : parce que Ingrid Caven, et parce que Jean-Jacques Schuhl. Jean-Jacques est un écrivain hyper rare et hyper précieux. Il a une obsession que je partage, c’est que la littérature soit musique. Personne n’écrit comme lui en France. Et Ingrid Caven est un génie. Je n’ai jamais lu un bouquin qui soit à la fois si romanesque et tellement dans la réalité. »
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The Good Son
Nick Cave and The Bad Seeds - Audio - Mute - 1990« Nick Cave, c’est quelqu’un qui est très important dans ma vie, que j’ai vu dix-huit ou dix-neuf fois sur scène. The Good Son est un album de rupture. Nick Cave quitte Berlin pour Sao Paulo, il change complètement d’orchestration, c’est une rupture bouleversante. Son côté dylanien résonne différemment. C’est un album que j’écoute plusieurs fois par mois depuis trente ans. »
La Bête
Bertrand Bonello
La Maison est noire
Forough Farrokhzad
Qui je suis
Pier Paolo Pasolini
Laughing Stock
Talk Talk
Wu-Tang Forever
Wu-Tang Clan
Schoenberg - The Solo Piano Music
Maurizio Pollini
Ne me demande jamais
Natalia Ginzburg
Elephant
Alan Clarke
L'Exorciste
William Friedkin
Birth
Jonathan Glazer
Ingrid Caven
Jean-Jacques Schuhl
The Good Son
Nick Cave and The Bad Seeds
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- Forough Farrokhzad | La Maison est noire
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- Natalia Ginzburg | Ne me demande jamais
- Alan Clarke | Elephant
- William Friedkin | L’Exorciste
- Jonathan Glazer | Birth
- Jean-Jacques Schuhl | Ingrid Caven
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