« Le cinéma a toujours été une de mes sources d’inspiration principale. 2001 : l’odyssée de l’espace je le classe hors catégorie parce que c’est le film qui m’a le plus marqué au début de ma carrière. C’est lié à cette période de l’histoire où l’homme venait juste de marcher sur la Lune. C’est aussi un film fondateur d’une vision romanesque du futur. Sur le plan musical, il y a cet oxymore entre l’image et le son. C’est génial de prendre, pour illustrer le voyage d’un vaisseau spatial, Le Beau Danube bleu, cette valse de Strauss, cette façon d’utiliser la musique, non pas comme une illustration mais comme un contrepoint. La même chose avec le Requiem de György Ligeti pour la scène du monolithe. Tout ça sont des choses qui m’ont profondément marqué et qui sont fondatrices de toute la manière dont j’ai envisagé la scène électro : ce mélange de technologie, de poésie, d’exploration et de vision futuriste. »

« Cet album charrie pour moi tout ce que j’aime dans la musique, l’idée que la musique, instrumentale en particulier, est un soundtrack que l’on peut se faire dans sa tête. C’est intéressant de célébrer des albums intemporels et transgénérationnels. »

« Contrairement à ce que l’on croit, la musique électronique ne vient pas des Etats-Unis mais de l’Europe continentale. Elle n’a rien à voir avec le jazz ou le rock, mais avec notre musique classique, Stockhausen d’un côté, Pierre Schaeffer et Pierre Henry de l’autre. Le GRM est à la base de tout. Tous les DJ sont les petits-enfants de Pierre Schaeffer qui, dès les années quarante, a créé les boucles, le fait de trafiquer le son, de l’accélérer, le ralentir, le passer à l’envers… Sans ce travail de défrichage, on n’existerait pas et la musique électro, dans le monde, n’existerait pas. »

« Sur le plan musical, c’est toujours difficile pour moi de choisir. Je commencerai par cet album du moment de Flavien Berger qui fait partie de ces artistes que j’aime bien parce qu’ils font des ponts entre différents styles, comme j’ai toujours essayé de le faire entre la musique expérimentale, la pop et la mélodie. Flavien a aussi, sur un autre plan, la volonté de créer un pont entre la chanson classique et l’électro, avec un côté totalement poétique en prenant dans des tas de domaines et styles différents pour en faire une spécificité profonde. Flavien est l’exemple type qui vient contredire tous ceux qui pensent qu’hier c’était mieux qu’aujourd’hui et que demain sera encore moins bien. »

« Kate Tempest est une jeune rappeuse anglaise dont ce roman a été salué dans la presse anglaise et américaine comme le grand renouvellement de la littérature anglo-saxonne, et que je conseille de lire d’urgence. C’est une sorte de Vernon Subutex accéléré. C’est un style extrêmement percutant où on sent le sens de la formule de la rappeuse au service d’une histoire très incarnée, très charnelle. Un très, très beau livre. »

« Sophie Calle a demandé à une quarantaine de musiciens, dont moi, de célébrer en musique la mort de son chat qui s’appelait Souris. Beaucoup de musiciens ont répondu présent comme Bono, Jarvis Cocker, Christophe, Mirwais… J’adore Sophie Calle, ce mélange d’humour et d’introspection, avec un côté rock’n’roll que j’aime beaucoup. »

« Il y a un groupe basé à Los Angeles, avec lequel je travaille sur mon prochain album, qui s’appelle TheWave et avec aussi un artiste qui, lui, s’appelle Sutu, spécialiste des effets spéciaux. On est en train de créer un monde virtuel dans lequel les gens pourront se transformer en DJ et remixer tous les morceaux de l’album. »

« A la différence de ses précédents livres, celui-là est un roman, plutôt une grosse nouvelle, presqu’un polar, surtout très différent de ce qu’elle a fait jusqu’à présent. J’adore Patti Smith. »

« C’est l’histoire surréaliste d’un monde dans lequel les arbres contrôlent l’humanité, un monde contrôlé par cette communauté silencieuse. C’est extrêmement beau, c’est une des BD les plus belles que j’ai lues depuis très longtemps. On est loin de Titeuf ! »

« Ici on est sur quelque chose de plus classique façon Moebius (L’Incal, scénario de Jodorowski paru en1981). Une super bande dessinée de science-fiction. »

« Avec Gravity ou Interstellar, Ghost in the Shell marque le retour au cinéma d’un appétit pour la science-fiction et l’exploration du futur que l’on avait un peu perdu de vue depuis quelques décennies. »

Sorti en 1978 et vendu à 10 millions d’exemplaires, Jean-Michel Jarre dit d’Equinoxe : « J'ai voulu évoquer l'écoulement des 24 heures d'une journée, chaque partie de l'album représentant un moment différent du jour et de la nuit. » Equinoxe Infinity est un nouvel album inspiré du premier opus.