S'il fallait résumer l'état civil de Prométhée cela pourrait donner : " Titan, fils du Ciel et de la Terre.” Mais dans les faits, pour avoir dérobé le feu céleste pour le donner aux hommes, Prométhée fut condamné par Zeus à rester enchaîné sur un mont du Caucase où un aigle venait lui dévorer le foie qui se reconstituait la nuit. Ce supplice dura jusqu’à ce qu’Héraklès le délivre… au bout de trente mille ans. Mais avec le feu Prométhée a fait bien plus que permettre aux hommes de cuire et consommer des viandes sacrificielles. Il leur a apporté la technique, la lumière, celle qui aide l'homme à se sentir responsable et à tracer lui-même son avenir. Et là, tout n’est pas que réussite.

Il y a 80 000 ans, l'homme préhistorique n’ayant pas profité du don de Prométhée apprit à conserver le feu offert par les hasards de la nature ; la foudre ou les éruptions volcaniques. Ce feu, pour nous aujourd’hui si banal et que l’on est capable de créer artificiellement était, dans le film de Jean-Jacques Annaud (L'Ours 1988, Le Nom de la rose 1986) l'enjeu de rivalités impitoyables. Adapté du roman éponyme publié en 1909 par J.-H. Rosny, La Guerre du feu attira près de huit millions de spectateurs qui découvrirent les bienfaits de la cuisson des aliments sur la libido et le sens de l’humour.

Un feu géant ravage la forêt des Landes. À la suite d'une alerte évacuation, Simon (Alex Lutz) et son père Joseph (André Dussollier) quittent leur domicile mais se retrouvent rapidement prisonniers de leur véhicule au milieu de ce cauchemar climatique. À mesure que le chaos gagne les alentours, la voiture se transforme peu à peu en huis clos et incite les deux hommes à se confronter à leur passé, leurs non-dits. C’est peut-être enfin l’occasion pour Simon de chercher les réponses aux angoisses qui le hantent depuis toujours. Au cœur de ce très actuel mégafeu, on ne voit pas tant les flammes que des couleurs mortelles.

“Avoir assisté de près aux incendies historiques qui ont transformé une partie de la Gironde en brasier ne peut laisser indemne. Il reste tout d'abord les souvenirs douloureux dont la restitution fait œuvre de catharsis et d'exutoire, pour ne pas oublier. Mais au-delà, dans ce qui s'apparente aussi au bégaiement de l'Histoire d'un massif, celui des Landes de Gascogne si atypique dans les forêts de France, subsistent de multiples questionnements et des chemins à débroussailler pour imaginer une forêt plus résiliente. De la prévention citoyenne à des choix d'aménagement et d'urbanisation, de la sélection des essences forestières aux modes d'exploitation, de l'équilibre délicat entre filière économique et précautions environnementales, des moyens aériens ou terrestres de lutte contre les incendies à la surveillance du massif. Des sujets, qui obligent aujourd'hui à l'analyse et à la projection.”

Sur une planète Terre où la pollution et la radioactivité ont entraîné la cessation des pluies depuis une dizaine d'années, les populations vivent avec difficulté, ou meurent lentement de soif. Les humains qui survivent luttent les uns contre les autres. Alors que certains mènent une lutte illusoire pour préserver la civilisation, d'autres s'enfoncent dans le mysticisme et d'autres, enfin, laissent libre cours à leur instinct de destruction. Déjà vu ? Troisième roman de sa série des quatre apocalypses, après Le vent de nulle part (1962) et Le monde englouti (1962) Sécheresse allait imposer J. G. Ballard comme un des grands romanciers de la deuxième moitié du XXe siècle.

Dans Paradis, le feu, Alexander Abaturov ne nous le montre pas tout de suite. Ce sont d’abord les signes avant-coureurs - fumées, flammèches - que l’on voit, mais aussi les habitants de Shologon, ce village de Iakoutie dans la Sibérie orientale et abandonné par les autorités russes. Et puis il est là, partout, et il faut tout faire pour l’arrêter avant qu’il n’engloutisse le village. C’est cette possible action collective face aux forces climatiques cruelles, impersonnelles mais puissantes, vivantes (on appelle le feu «le dragon») que décrit Paradis. Un film somptueux.

“En route vers l'Inde, Alix et Enak sont débarqués sur une île volcanique déserte après la mutinerie des hommes d'équipage. Alors qu'ils entreprennent de construire un abri et un radeau, une jeune fille (Malua) fait irruption. Elle parle un peu phénicien et explique qu'elle s'est enfuie de son village. Alix et Enak tentent alors d'entrer en relation avec les autochtones et découvrent que des marchands phéniciens obligent les villageois à livrer des jeunes hommes au dieu du volcan, en réalité pour qu'ils soient vendus comme esclaves.” Alix, héros de la série,est un jeune esclave d'origine gauloise qui devient le fils adoptif d'un riche romain, Honorus Galla. Ami de César, il est caractérisé par son courage exemplaire et le tiraillement entre son origine gauloise et son adoption romaine.

Dans les années soixante et jusqu’à sa mort en 1998, Haroun Tazieff fut aux volcans ce que Jacques-Yves Cousteau fut aux fonds marins ; un explorateur, un scientifique, un vulgarisateur. Mais à la différence de l’homme de la mer qui ne croyait pas au réchauffement climatique, l’homme des volcans alerta sur le sujet dès 1979. Maurice et Katia Krafft prirent la relève jusqu’à leur disparition en 1991, au Japon, dans une coulée de lave inattendue sur le volcan Unzen. Durant plus d'un quart de siècle, ce couple de volcanologues a assisté à plus de cent soixante-quinze éruptions, parcouru et étudié la plupart des grandes zones volcaniques du monde. Ils furent aussi des acteurs incontournables dans la prévention des risques volcaniques auprès des gouvernements et des populations. 

L’Islande est un pays avec pas moins de 200 volcans actifs qui provoquent 20 à 25 éruptions par siècle, aujourd’hui encore, comme nous le prouvent les différentes éruptions qui ont eu lieu depuis l’EyjafollJökull en 2010. Peut-être est-ce là l’explication des légendes fantastiques qui prirent naissance sur cette terre, comme celle de la créativité de Björk qui, avec son dixième album Fossora, réussit : “Un album splendide fait de percussions techno, de clarinettes et de chœurs habités. Une musique de chair et de sentiments, à l’optimisme contagieux.” Hugo Cassavetti - Télérama

“Dans ce livre acclamé dans le monde entier, le forestier Peter Wohlleben nous apprend comment s'organise la société des arbres. Les forêts ressemblent à des communautés humaines. Les arbres communiquent entre eux, répondent avec ingéniosité aux dangers, prennent soin des malades grâce à leur système radiculaire. Les parents vivent avec leurs enfants, et les aident à grandir. Après avoir découvert les secrets de ces géants terrestres, par bien des côtés plus résistants et plus inventifs que les humains, votre promenade dans les bois ne sera plus jamais la même.”

Lieu de promenade et de détente, de loisir et de sport, la forêt offre des ressourcements parfois des plus surprenants. Elle est aussi un écosystème essentiel pour l’avenir mais fragile, soumis à des logiques économiques aveugles à ses nécessités. Une dure loi du marché qui malmène également les gardes forestiers. L’heure est donc plus que jamais à sa préservation, ce que rappelle les grands feux dont celui de La Teste en Gironde l’été dernier.

En Provence, dans une région aride et sauvage, un berger solitaire plante des milliers d'arbres. Au fil des ans, les collines autrefois nues reverdissent et les villages désertés reprennent vie. Voici l'histoire d'Elzéard Bouffier, le silencieux, l'obstiné, celui qui réconcilie l'homme et la nature. Sachant qu’il faut 50 ans pour obtenir une forêt pionnière, 150 ans pour une jeune forêt secondaire, 300 ans pour une vieille forêt secondaire et 700 ans pour une forêt primaire, on souhaite que le combat de Francis Hallé, botaniste (La Vie des arbres 2019), véritable incarnation d'Elzéard Bouffier qui cherche à recréer une vraie forêt primaire en Europe, sur une superficie de 70 000 hectares dans les Ardennes ou les Vosges, commence le plus tôt possible.