“En remontant le temps jusqu’aux années 1920, Damien Chazelle trouve une énergie. Celle des pionniers qui le fascinent. Celle des audacieux, prêts à courir après un rêve et capables de le réaliser. Ce feu sacré des conquérants fait bouillir l’étonnante marmite qu’est Babylon, plus de trois heures de cinéma orchestrées comme des battements de cœur, avec un souffle de marathonien. Le tempo est le langage de prédilection du réalisateur de Whiplash (2014), qui reste fidèle à son talentueux « metteur en musique », Justin Hurvitz, lequel a concocté cette fois une partition toujours jazzy mais souvent frénétique. Tout est vitalité ici.” Télérama 

L’Amérique est un pays profondément schizophrène. Alors qu’une Amérique se précipite en masse dans les cinémas et qu’elle élève au rang de demi-dieux des vedettes de celluloïd, une autre Amérique, puritaine et voyeuriste celle-là, se dresse férocement contre les mœurs dépravées de la gent cinématographique hollywoodienne. Il faut dire, comme le raconte Kenneth Anger, que dans leur Olympe de carton-pâte les réalités de la vie quotidienne semblent échapper quelque peu à cette étrange population... Publié dans une version embryonnaire en 1959 par l'éditeur parisien Jean-Jacques Pauvert, la publication d'Hollywood Babylone, dans sa version définitive, en 1975, aux États-Unis, fut entourée de scandale, et le livre fut rapidement interdit.

Hollywood, qui a incarné les États-Unis au point d'être considéré aujourd'hui par certains comme le vecteur principal de l'impérialisme culturel américain, a été fondé dans les années 1920 par des immigrants de fraîche date qui, pour certains, parlaient un anglais approximatif. Les frères Warner, Carl Laemmle, William Fox, Harry Cohn, Samuel Goldwyn, Louis B. Mayer, Irving Thalberg, Adolph Zukor… et d'autres, étaient nés dans des communautés juives d'Europe centrale marquées par la misère et les pogroms. Sentant avant tout le monde que la société de consommation naissante devait se nourrir aussi de rêves, ils bâtirent des empires dont les noms sont devenus mythiques. 

C'est l'histoire d'un jeune orphelin, Tom Post, qui rêve de se faire une place dans un studio hollywoodien au temps du cinéma muet. Un jour, son rêve se réalise : il est engagé comme responsable des intertitres des films, les fameux " cartons ". Alors qu'il gravit les échelons, le monde du cinéma change : l'irruption du parlant, l'industrialisation et la toute-puissance de l'argent sonnent le glas d'une époque. Certains vont résister, d'autres vont sombrer. Jusqu'à la folie.

Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va, elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour… Une histoire muette de up and down, de noir et blanc et couleur, d’une époque qui en chasse une autre.

Don et Lina forment le couple le plus célèbre du cinéma muet. Mais s'ils sont perpétuellement amoureux à l'écran, dans la vie ils se détestent ! Avec l'avènement du parlant, c'est le drame : la diction de Lina est insupportable. Edmond, l'ami de Don, trouve une solution qui n'arrange pas les choses : faire doubler Lina par la débutante Kathy. Une comédie musicale pour raconter le passage du muet au parlant… accouche d’un chef-d'œuvre. 

1932. Les Etats-Unis sont en pleine dépression. Poussés par le chômage et la misère, hommes et femmes décident de participer aux marathons de danse dont les vainqueurs reçoivent des primes intéressantes. Le jeune Robert pénètre à son tour dans un de ces immenses halls transformés en dancings et Rocky, le maître des cérémonies, accueille les concurrents et parmi eux "Sailor", un ancien matelot, Alice une blonde extravagante et désespérée, Gloria qui va devenir la partenaire de Robert… Quand la crise de 29 transformait les gens en bête de foire, le mirage hollywoodien était alors bien loin. Sydney Pollack a adapté le roman en 1969 avec Jane Fonda et Michel Sarrazin.

Dans Manhattan Transfer, John Dos Passos fait se croiser à New York, la ville où chacun a sa chance... quelques années avant le crash de 1929, des personnages qui s'entrechoquent, tous emportés par le tumulte et le tintamarre incessants de la ville. Cette nouvelle traduction restitue pleinement au plus célèbre roman de John Dos Passos son audacieuse expérimentation formelle et son rythme effréné confinant au vertige. Le procédé narratif de Manhattan Transfer utilise plusieurs techniques inspirées par le cinéma : montage de séquences rapides où alternent collages d'articles de journaux ou textes de chansons populaires, juxtaposition d'écritures différentes faisant glisser le lecteur d'un lieu à un autre, d'un personnage à un autre. Publié en 1925 aux États-Unis, Manhattan Transfer possède la force des textes charnières. 

À la fin du XIXe siècle des aventuriers partent en quête de filons d'or dans les montagnes enneigées. Parmi eux, un petit homme coiffé d'un chapeau et muni d'une canne se réfugie un jour de tempête dans une cabane perdue où il rencontre deux autres chercheurs d'or. De retour bredouille à la ville, le petit homme fait la connaissance de Georgia dont il tombe amoureux. Personne n’a jamais fait danser les petits pains comme Chaplin.

Le tournage des "Vampires" a commencé. Il s'agit d'un remake du célèbre film réalisé par Louis Feuillade entre 1915 et 1916, la grande Musidora considérée comme la première femme fatale du cinéma français interprétant, à l'époque, le personnage d'Irma Vep (anagramme de vampire !). L'énigmatique et ombrageux réalisateur René Vidal (Jean-Pierre Léaud) a décidé de confier le rôle principal à Maggie (Maggie Cheung), star du cinéma de Hong Kong. Zoé accompagne Maggie dans un sex-shop afin de l'aider à choisir la combinaison noire moulante qui fera d'elle la nouvelle Irma Vep… Une mise en abyme également adapté en série avec Alicia Vikander et Vincent Macaigne. 

En même temps qu’à Hollywood certains étaient concentrés sur la construction d’une industrie capable de produire en grand nombre des films rentables - ce qui n’est pas antinomique avec films de qualité - d’autres étaient engagés dans des démarches plus expérimentales. A 10 000 kilomètres d’Hollywood, Dziga Vertov réalisait L'Homme à la caméra, un film sur la vie quotidienne d'une grande ville soviétique, une œuvre expérimentale dont le but était de créer un langage cinématographique absolu et universel complètement libéré du langage théâtral ou littéraire. Un film dans lequel les images, fortement marquées par le constructivisme, et le montage participent à la création d’une nouvelle grammaire cinématographique. 

Monroe Stahr est directeur de production d'un important studio d'Hollywood. Depuis la mort de sa femme, il s'est lancé à corps perdu dans le travail. Un jour, sur un plateau, il rencontre son sosie en la personne de Kathleen. Il lui arrache un rendez-vous et passe la nuit avec elle, mais au matin elle a disparu. Grand connaisseur de ce Hollywood où il fut scénariste et où il est mort en 1936, Francis Scott Fitzgerald (Gatsby le Magnifique 1925) s'est inspiré de la vie d'Irving Thalberg, directeur de production à la MGM surnommé The Wonder Boy, pour créer le personnage de ce producteur de génie confronté à la fois à ses problèmes personnels et à une industrie en plein changement et dans laquelle il va devoir partager les leviers du pouvoir. Adapté au cinéma en 1976 par Elia Kazan (dont ce sera le dernier film) avec Robert De Niro dans le rôle du producteur.