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En PhysiqueÀ la recherche du temps perdu
Marcel Proust - Livre - Bouquin - 1919J’ai profité du confinement pour me lancer dans un de ces projets qu’on a dans la vie, lire À la recherche du temps perdu. Ce qui était au départ un devoir, un but fixé, est devenu un accompagnement, un plaisir, et comme toutes les grandes œuvres de l’histoire, j’avais l’impression qu’elle avait été écrite pour moi. C’est la nature des grands chefs d’œuvre : quand on les découvre on a l’impression qu’ils ne s’adressent qu’à nous. Surtout, je me suis rendu compte que tout ce qu’on m’avait dit est faux ! La Recherche c’est drôle, fou, inattendu, imprévisible, et même extrêmement perturbant et provocateur. Le Temps retrouvé, le dernier volet de l'œuvre, c’est le roman qui dévoile toutes les clés de ce qu’on a lu précédemment, avec énormément de violence, d'humour et de cruauté. Je ne m’attendais pas à ce que cette œuvre qui commence sous les auspices de l’innocence, de l’enfance perdue, d’une forme d’amour platonique, s’achève avec autant de force et de noirceur. La Recherche, c’est comme rencontrer quelqu’un : il faut se faire son idée par soi-même. Certains passages de La recherche sont découpés comme des scènes de cinéma. Je comprends que Visconti, Raoul Ruiz, aient voulu s’y confronter. Ce qui est cinématographique dans l’écriture de Proust, c’est qu’elle donne quelque chose à « regarder ». Quand le narrateur marche dans la forêt, et surprend deux jeunes femmes dans une maison ; ou qu’il aperçoit le haut d’un clocher au loin, on voit tout : travellings, plans larges ou serrés. C’est incroyable.
- Prêt Numérique en Bibliothèque : 3612225268027Localiser
L’Histoire de l’art
Elie Faure - Livre - Folio - 1909 - 1927L’Histoire de l’art a été pendant longtemps un livre auquel je ne comprenais rien, notamment parce que je pensais que j’allais apprendre toute l’histoire de l’art avec cet ouvrage alors qu’il est préférable de la connaître un peu avant de se plonger dans les quelques 1500 pages qui le composent. C’est un livre sans dates, ni chronologie illustrée ; davantage un essai en prose poétique sur la façon dont les formes et leur évolution accompagnent l’histoire du monde. Le prédicat d’Elie Faure, c’est que les formes racontent le monde. La forme c’est la pensée du monde en mouvement, et elle nous dépasse. La forme c’est l’inconscient du monde, l’expression secrète de notre rapport à l’existence, à la nature, au temps. Pour Elie Faure l’art nous ouvre le sens du monde parce que l’art nous permet de comprendre cet esprit des formes. Les formes c’est le langage universel. Pour Elie Faure, il y a une espèce d’utopie dans sa vision de l’art : c’est ce qui abolit les classes sociales, les barrières entre les gens, c’est ce qui abolit les guerres. Une idée de communauté humaine n’existera pas par le discours, ni par la politique, mais peut-être un jour dans cette harmonie, dans cet univers des formes. C'est le livre qui m’a ouvert à ça. Et l’art sous toutes ses formes est important pour moi, pas parce que je suis un esthète, mais parce que je suis un humaniste. Et comme le disait Chaplin (qui a écrit la préface de la version anglaise de L’Histoire de l’art) pour tester la culture générale de quelqu’un il lui demandait s'il avait lu L’Anatomie de la mélancolie de Burton et L’Histoire de l’art.
L’Homme qui rit
Victor Hugo - Livre - Folio - 1869C’est un roman qui fait vraiment partie de mon imaginaire, depuis longtemps : Gwynplaine est un de mes personnages de roman préférés. Et c’est une histoire quasi fantastique, un genre que j’aimerais un jour aborder. C’est un livre sur la monstruosité, le pouvoir, le mensonge, la manipulation. C’est écrit dans ce que la langue française peut produire de plus beau : la première partie, qui décrit le naufrage d’un navire de trafiquants, est une espèce de tour de force. Et puis, j’adore les intitulés : La nuit moins noire que l’homme, Éternelle présence du passé, Solidité des choses fragiles. Dans L’homme qui rit, on a Hugo poète et Hugo romancier, qui travaillent main dans la main. Et là encore, c’est très cinématographique. On voit que Hugo a un sens visuel très puissant. L’Homme qui rit a donné lieu à une adaptation au cinéma en 1928 par Paul Leni avec Conrad Veidt dans le rôle principal. Elle a inspiré Bob Kane, le créateur de Batman, quand il cherchait son personnage de méchant, Le Joker. Donc, sans Victor Hugo, il n’y aurait pas le Joker. J’aime cette corrélation entre les choses. J’aime quand la culture populaire nous ouvre les portes à d’autres cultures. Il faut remonter aux origines, toujours. Ouvrir, aller vers le haut. Comme disait Truffaut, pour être dans la contre-culture il faut être gavé de culture. Je suis contre l’idée de la pop culture comme résumé de la culture. La pop culture ce n’est qu’une toute petite porte vers la culture.
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Collected Stories
John Cheever - Livre - Random House Digital - 1978The Swimmer de Frank Perry (1968) m’avait beaucoup impressionné quand je l’ai vu la première fois, à la télévision anglaise dans les années 80. Depuis c’est devenu un film culte. Je l’ai revu en DVD au début des années 2000, et j’ai eu envie de connaître le nom du scénariste. Le film est en fait l’adaptation d’une nouvelle d’un écrivain peu connu en France : John Cheever. Très vite, j’ai commandé l’intégrale des nouvelles, The Stories of John Cheever. J’ai dévoré le livre. C’est une de mes bibles. Le film de Frank Perry, The Swimmer est très fidèle à la nouvelle de Cheever : la dernière scène du film est l’illustration exacte de la dernière phrase du texte. « Il cria, martela la porte, essaya de la forcer avec son épaule, puis, regardant par les fenêtres, constata que la maison était vide ». Le style de Cheever, son sens de l’atmosphère et du dialogue sont à la source de tout un pan de la culture américaine cinématographique et littéraire. C’est l’inspiration de Matthew Weiner, le créateur de Mad Men. John Cheever a été aussi le professeur d’écriture de Raymond Carver, qui lui doit beaucoup. Son univers, c’est celui des cadres new-yorkais des années soixante, de couples en crise, le tout dans une langue très fine, très simple, avec cette concision que j’adore. Je trouve que ces nouvelles ne sont pas toujours bien traduites. Et je recommande donc la « V.O » Pour commencer à lire en anglais, Cheever n’est pas ce qu’il y a de plus difficile !
Le salon de musique
Satyajit Ray - Video - Criterion - 1958Je croise beaucoup de cinéphiles qui sont obsédés par le cinéma américain des années soixante-dix, par le cinéma de genre, par le cinéma français des années cinquante etc. mais jamais on n’entend parler de Satyajit Ray. Le salon de musique, que j’ai vu la première fois à l’adolescence, m’a fait découvrir l’Inde, le cinéma indien, la musique indienne (j’en écoute beaucoup), un cinéma qui venait vraiment d’ailleurs. Pour moi, ce film est l’équivalent du Guépard en Inde : Satyajit Ray évoque la fin d’un monde et le début d’un autre, une transition difficile, terrible. C’est un film sur la famille, sur la tradition, sur la culture, la passion, l’obsession…et le temps qui passe. Quand je suis parti tourner Taj Mahal en Inde, la mémoire des films de Satyajit Ray était toujours avec moi, au point où je lui ai rendu hommage à la toute fin du film, en utilisant une de ses musiques. Je pense qu’on ne peut pas essayer de « comprendre » l’Inde : c’est une civilisation complexe. Mais la tradition culturelle du pays, les différences entre le Sud et le Nord, sont fascinantes. Le Salon de Musique est un mélange de beaucoup de choses : ce qui unit le film, c’est sa musique, son côté élégiaque. C’est un de mes films préférés au monde. Tout est à la fois sublime et fluide. C’est la qualité des grandes œuvres, le fait qu’on ne sait plus comment elles ont été pensées ni créées. Je dis souvent qu’on ne peut pas s’estimer spécialiste de cinéma quand on n’a pas vu Le Salon de musique et les autres films de Ray. C’est difficile de parler de cinéma avec quelqu’un qui n’a jamais vu un film de Satyajit Ray.
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Les 400 coups
François Truffaut - Video - MK2 - Potemkine - 1958En décembre vont ressortir tous les films du cycle Doinel/Truffaut. François Truffaut c’est l’homme-cinéma qui m’a donné envie de faire du cinéma. C’est le cinéaste avec lequel j’aurais rêvé de passer un après-midi, une journée, une semaine. Je l’ai approché une fois, je l’ai salué mais je n’ai pas voulu le déranger, je regrette encore de ne pas l’avoir fait. C’était quelques mois avant sa disparition. C’est un cinéaste avec lequel je dialogue tout le temps, comme lui dialoguait avec ses fantômes. C’est quelqu’un qui manque au cinéma, dont la disparition, comme a dit Godard, a cassé tout un équilibre dans le cinéma français. Il faut lire les entretiens Hitchcock-Truffaut. Il faut revoir en salle Baisers volés, et aussi Les quatre cents coups, qui est un film inouï. Ça fait partie des classiques qu’on croit connaître mais qu’il faut revoir encore et encore.
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Steven Spielberg - Voir la vidéoLocaliser
La Mort aux trousses
Alfred Hitchcock - Video - Warner Bros. Entertainment - 1959C’est mon film de chevet, en tout cas le premier film qui m’a fait comprendre la différence entre le spectacle et le style. Jusqu’à ce que je découvre La Mort aux trousses, j'allais au cinéma pour en avoir plein la vue, voir les moyens déployés à l’écran, voir du monde, des effets spéciaux, en un mot : voir du spectacle. Quand j’ai vu La Mort aux trousses la première fois, j’ai été fasciné ; et ce qui me fascinait n’avait rien à voir avec les moyens déployés sur l’écran - il y a moins de monde que dans Les canons de Navarone etmoins de moyens que dans la Guerre des étoiles ! Ce qui me fascinait donc, c’était la mise en scène. Ce jour-là, j’ai percé ce que Truffaut appelait dans son livre Les Films de Ma vie, « le grand secret », ce don naturel pour le cinéma détenu par une minorité de cinéastes, de John Ford à Kurosawa. La Mort aux trousses m’a donné envie de faire du cinéma et Espion(s) est un hommage, aussi au cinéma d’espionnage que j’aime, au cinéma anglais d’Hitchcock comme les Trente-neuf marches. Le film passe dans le cycle qu’Arte consacre en novembre au cinéma d’espionnage. L’idée qu’Espion(s) fasse partie de cette programmation est un immense honneur ! Je connais La Mort aux Trousses par cœur et qui me réconcilie avec la vie. Je le préfère à Vertigo parce que Vertigo est un film mortifère alors que La Mort aux trousses est un film sur la vie. J’aime l’instinct de vie de ce film. C’est le film qui me réconcilie avec tout.
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La sélection de Romain Goupil - Voir la vidéoLocaliser
La Dolce Vita
Federico Fellini - Video - Pathé - 1960C’est peut-être le plus beau film du monde parce qu’il se rattache à tout ce dont j’ai parlé dans cette sélection. Il est très personnel et très universel, peuplé de gens très différents, issus de toutes les classes sociales. C’est un film tour de Babel. C’est un film sans scénario, où il n’y a que des épisodes dans lesquels on croise des gens du monde entier, des Italiens, des Américains, des Anglais, des Suédois. Il y a même Nico, avant qu’elle ne devienne l’égérie de Lou Reed et Warhol. C’est le film qui a inventé la vie nocturne new yorkaise avant que la vie nocturne new yorkaise n’existe. C’est comme si Fellini inventait l’underground avant que l’underground existe. Dans ce film il y a tout ; la nuit, la musique, l’Italie, la séduction, la peur, l’amour, la tristesse, la tendresse et la cruauté : c’est le seul film dans lequel j’aurais aimé vivre.
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The Velvet Underground New YorkCapter le réelThe Velvet Underground New York - Extravaganza - Voir la vidéoLocaliser
Espion(s)
Nicolas Saada - Video - TF1 Vidéo - 2009Pourquoi l’espionnage ? Parce que je pense que c’est un des moyens les plus économes et astucieux de créer une tension dans une image, de donner une dimension presque irréelle au quotidien. Tout est à double tranchant, ambigu, et affecte radicalement le regard qu’on porte sur les choses, même les plus anodines. Ce que j’aime c’est que l’information qu’on divulgue par une phrase de dialogue altère la nature des images. C’est une manière de faire des effets spéciaux sans trucage. Le doute, le mystère, l’ambiguïté brouillent tout ce qu’on regarde, y compris les choses les plus anodines. Dans un film d’espionnage, on peut mettre beaucoup de cinéma avec très peu de moyens. C’est un film assez romantique, au fond ; mais je m’étais inspiré de faits réels, et avant le tournage j’avais croisé quelques « professionnels ». On m’avait reproché à l’époque de ne pas être « crédible ». Mais un très grand ponte des « services » a voulu un jour me rencontrer pour me dire qu’il trouvait le film, très réaliste et, justement, crédible. Le tournage d’Espion(s) reste un souvenir inoubliable. Partir filmer Londres, mélanger des acteurs français et étrangers ; travailler avec une équipe technique toute aussi mélangée, c’était un défi assez lourd pour un premier film. A l’époque, c’était assez nouveau de tourner un film en deux langues, de jouer sur le genre un peu « hors-sol ». J’ai beaucoup appris avec Espion(s).
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Georgia O'Keeffe
Didier Ottinger - Livre - MNAM - 2021J’avais découvert le travail d’O’Keefe dans le cadre d’expositions thématiques sur la peinture américaine du XXéme siècle, mais c’est la première fois qu’on peut voir son travail dans de telles conditions. L’accrochage de l’exposition est admirable. O’ Keefe est une artiste extraordinaire, et j’aurais du mal à résumer son œuvre. Disons que la couleur et la géométrie y sont accordées comme rarement dans l’histoire de la peinture. A une époque reculée, où je rêvais de faire les Beaux-Arts, j’ai vite compris que je n’y arriverai pas parce que je ne maîtrisais pas assez la couleur. O’Keefe la comprend très bien, au point que, chez elle, la couleur construit tout : le dessin et la lumière. Je suis admiratif de sa capacité à passer de l’architecture aux fleurs, sa manière de faire vivre ses tableaux avec une immédiateté qui est pourtant très recherchée. C’est une cérébrale sensuelle, ou l’inverse. Devant ces images de maison au milieu du désert, de bouquets évocateurs, d’arbres centenaires, on prend conscience que le cinéma reste un art absolument mineur, incapable de rivaliser avec cette beauté. On a besoin de ces leçons d’humilité, à une époque où on se laisse trop gagner par l’émotion simpliste. Nous sommes dans une civilisation de l’idéologie, et pourtant je suis convaincu que nous gagnerons les combats essentiels des prochaines années par la sensibilité et le savoir. (jusqu’au 6 décembre)
Le Sacre du Printemps
Pierre Boulez, Igor Stravinsky - Audio - DEUTSCHE GRAMMOPHON - 1977Quand j’ai été en âge de m’acheter mes propres disques, je me suis construit un goût en m’appropriant des musiciens qui devenaient les miens. Très vite, ça a été la musique soul, la funk, James Brown, Prince... J’ai été un fou de rap et j’écoute toujours le premier album de De La Soul 3 Feet High and Rising que j’ai acheté en vinyle à sa sortie. C’était la première fois qu’on samplait de la musique qui n’était pas du rythm n’ blues ou de la soul, mais du rock, de la pop, du jazz. C’est un disque qui a plus de trente ans et qui est toujours aussi moderne. C’est un disque d’avant-garde, malheureusement introuvable sur les plateformes de streaming à cause de problèmes de droits sur les samples. C’est une aventure sonore, et un disque qui s’écoute comme un film. Il a eu une influence très importante sur Nova fait son Cinéma. Celui-là et le Batman de Prince. La musique c’est l’explication de tout, c’est un art qui dépasse l’idéologie, qui nous emmène dans un monde où les choses ne sont plus formulables, ou réductibles à des points de vue binaires. Je pense que mon plus grand choc musical reste Le Sacre du Printemps, dans la version dirigée par Pierre Boulez avec l’orchestre de Cleveland. Quelque chose de très important dans l’histoire des formes commence avec Le Sacre, et on en vit encore aujourd’hui les effets.
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Revolver
The Beatles - Audio - Parlophone - 1966Les Beatles, ça a été ma découverte de la musique pop. J’ai appris l’anglais avec les Beatles. Je chantais les chansons dans un anglais “oneagain” digne du meilleur yaourt, sans rien comprendre aux paroles. Les Beatles ont un don qu’aucun autre groupe de l’histoire ne peut leur disputer : ils s’intéressaient à tout, recyclaient tout, de Haendel à Ravi Shankar. Mac McCartney écoute un matin les Who à la radio, et répond avec “Helter Skelter”, aux antipodes de son style, qui devient une des chansons les plus dangereuses de l’histoire de la chanson. Ils font “Yesterday” et plus personne ne touche à la balade après ça. Ils tentent une aventure un peu avant-gardiste avec des boucles, des effets sonores, et ils font “Revolver” ; un album en avance sur tout. Ce sont des génies. Disons que l’addition de leur quatre talents produit quelque chose de génial, d’unique, d’incomparable. C’est universel, accessible, et pour moi c’est immense. Si je devais citer quelques albums, Revolver, Magical Mystery tour et Abbey Road.
À la recherche du temps perdu
Marcel Proust
L’Histoire de l’art
Elie Faure
L’Homme qui rit
Victor Hugo
Collected Stories
John Cheever
Le salon de musique
Satyajit Ray
Les 400 coups
François Truffaut
La Mort aux trousses
Alfred Hitchcock
La Dolce Vita
Federico Fellini
Espion(s)
Nicolas Saada
Georgia O'Keeffe
Didier Ottinger
Le Sacre du Printemps
Pierre Boulez, Igor Stravinsky
Revolver
The Beatles
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- Victor Hugo | L’Homme qui rit
- John Cheever | Collected Stories
- Satyajit Ray | Le salon de musique
- François Truffaut | Les 400 coups
- Alfred Hitchcock | La Mort aux trousses
- Federico Fellini | La Dolce Vita
- Nicolas Saada | Espion(s)
- Didier Ottinger | Georgia O’Keeffe
- Pierre Boulez, Igor Stravinsky | Le Sacre du Printemps
- The Beatles | Revolver