Waterloo

18 juin 2015

Au printemps 1815, exilé depuis un an à l'île d'Elbe après sa défaite face à l'Autriche, la Russie et la Prusse, l'empereur Napoléon revient au pouvoir. Le 1er mars, il débarque en France. Le 20, il est à Paris et chasse la monarchie restaurée. Dès avril, ses négociations avec ses ennemis ayant échoué, il sait qu'il va à la guerre. Le 18 juin, il est défait, cette fois pour de bon, à Waterloo. Ces trois gros mois, les « Cent-Jours », concentrent une bonne part du mythe bonapartiste (triomphe de la volonté politique, épopée, beauté du geste) mais aussi de ses pires aspects (mégalomanie et furia guerrière). Ils ont résonné si fort dans la production artistique de l'époque qu'on en perçoit encore l'écho...

< La sélection >

FERMER

Cherchez ce titre dans votre bibliothèque :

En Physique

Les autres titres du même auteur :

En Physique
  • Cent Jours, la tentation de l'impossible, mars-juillet 1815

    Emmanuel de Waresquiel - Livre - Tallandier - 2014
    Le 1er mars 1815, Napoléon Bonaparte, prisonnier à l'île d'Elbe depuis son abdication de l'année précédente, débarque dans le sud de la France. Le 18 juin, battu à Waterloo, il abdique de nouveau et est exilé, cette fois, à Sainte-Hélène. Entre ces deux dates, cent journées folles, une incroyable tentative de tout recommencer dans un pays encore acquis à l'Empire, mais dans une Europe coalisée contre lui. Deux siècles plus tard, ce « quart d'heure », comme l'appellera Victor Hugo, reste une référence de la volonté politique et de l'ardeur réformatrice : ne donne-t-on pas, encore aujourd'hui, « 100 jours » à un gouvernement pour appliquer son programme, ou à un manager pour s'imposer dans son poste ?
  • Voir la vidéo

    Docteur Folamour

    Stanley Kubrick - 1964
    Le pouvoir, la folie, la guerre : ces trois obsessions, à l'œuvre dans ce classique, traversent la filmographie du cinéaste britannique et le conduisirent fort logiquement à envisager de consacrer un film à Napoléon, «le meilleur film jamais réalisé», rêvait-il. A l'abandon du projet en 1970 (il tournera Orange Mécanique à la place), Kubrick a écrit un scénario de 186 pages, recruté Jack Nicholson pour le rôle-titre, accumulé 17 000 images d'époques, organisé un tournage de 150 jours avec 50 000 figurants...
  • Désirée

    Henry Koster - Terminal Video Italia - 1954
    En 1795, Désirée Clary, fille d'un riche marchand, se fiance avec le jeune général Bonaparte, qui la quitte finalement pour épouser la future impératrice Joséphine. A partir de cet épisode, le film suit Napoléon jusqu'à son exil final à Sainte-Hélène, en 1815, avec pour principal intérêt de confier le rôle à Marlon Brando, tout juste oscarisé pour son rôle dans Sur les Quais (Elia Kazan, 1954). L'empereur des acteurs américains est alors à l'aube de son règne, qui sera lui aussi marqué par la disgrâce, l'exil et come-back inattendu. A son image, les meilleurs interprètes de Bonaparte ont souvent eu un ego grand comme l'Empire, d'Albert Dieudonné (marqué par son rôle dans le Napoléon d'Abel Gance, il a été enterré en costume) à Sacha Guitry.
  • Les Désastres de la guerre, 1800-2014

    Catalogue de l'exposition du Louvre-Lens - Livre - Somogy éditions d'art - 2014
    Conçue pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, cette expo de 450 œuvres signées de plus de 200 artistes fait remonter aux campagnes napoléoniennes le début du «désenchantement» à l'égard du fait militaire, c'est-à-dire le moment où la guerre, de pilier éternel de nos sociétés, devient l'objet d'un regard terrifié. Elle emprunte son titre à celui d'une série de 82 gravures réalisées entre 1810 et 1815 par Goya (1746-1828) pour dénoncer les horreurs de la guerre d'indépendance espagnole contre les armées de Napoléon. Pas de place, chez lui, pour les beaux officiers sabre au clair : il ne représente que souffrances et tortures sanglantes.
  • Voir la vidéo

    Les Lignes de Wellington

    Valeria Sarmento - 2013
    Dernier projet de Raoul Ruiz, mort en 2011 avant de pouvoir le tourner, ce film signé de sa compagne met en scène le duc de Wellington (John Malkovich), quelques années avant sa victoire sur Napoléon à Waterloo. Nous sommes en 1810, dans le nord du Portugal, où le militaire britannique organise la résistance de l'armée locale aux invasions impériales, vivant sur le dos de la population et pratiquant une politique de la terre brûlée à chaque repli face à l'avancée des Français. Cet épisode méconnu de l'épopée napoléonienne rappelle que le temps des combats entre militaires était déjà révolu, et annonce les guerres « totales » du XXe siècle. Casting trois étoiles avec, outre John Malkovich, on retrouve Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Mathieu Amalric, Melvil Poupaud, Michel Piccoli, Vincent Perez…
    Retrouvez cette oeuvre dans d'autres sélections
    Napoléon
  • Voir la vidéo

    Waterloo

    Sergueï Bondarchuk - 1970
    L'échec commercial retentissant de cette superproduction signée Dino De Laurentiis conduisit le studio américain MGM à renoncer au Napoléon que Stanley Kubrick préparait depuis 1968. Mais elle reste, selon les experts, la plus ambitieuse et exacte reconstitution à l'écran de la célèbre bataille, notamment grâce à l'embauche comme figurants de quelque 16 000 soldats (et une unité de cavalerie) de l'Armée soviétique, l'URSS ayant coproduit le film et abrité le tournage des combats dans les plaines d'Ukraine.
    Retrouvez cette oeuvre dans d'autres sélections
    Napoléon
  • Les Châtiments

    Victor Hugo - Livre - Le Livre de Poche - 1853
    Le grand écrivain français est en exil, en ce début de Second Empire, lorsqu'il publie cette charge contre ses ennemis jurés, les Bonaparte. Dans le poème « L'Expiation », qui ridiculise Napoléon III et son coup d'Etat de 1851, c'est bien l'oncle, lui aussi arrivé au pouvoir par la violence en 1799, qui est visé, malgré la gloire que l'auteur lui reconnaît, notamment dans sa célèbre description de « Waterloo, morne plaine... ».
  • Voir la vidéo

    Crazy Rock

    Compilation - Sony Music - 1996
    On ne saura jamais pourquoi « l'homme qui se prend pour Napoléon » est une telle figure de la folie, mais l'image est universelle. En 1966, Jerry Samuels (né en 1938) est déjà un vieux routier du music business new-yorkais (il écrit et produit depuis la fin des années 50) lorsqu'il publie, sous le nom de Napoléon XIV et en costume d'Empereur, le hit inattendu «They're Coming To Take Me Away, Ha-Haaa!», le délire d'un déséquilibré attendant les envoyés de l'asile. Numéro 3 des charts américains et anglais, cet énorme succès restera bien évidemment sans suite, comme la plupart des curiosités réunies sur cette compilation (dont une hilarante parodie de Queen par Weird Al Yankovic).
  • Le Pape Musulman et autres chansons

    Pierre-Jean de Béranger - Alpha - 1815
    Né en 1780, ce Parisien fut le premier « chanteur engagé ». D'abord tenté par la poésie et le théâtre, il devient célèbre sous l'Empire avec ses chansons satiriques et licencieuses qui font les beaux jours du Caveau, une goguette du centre de la capitale. En publiant son premier recueil en 1815, après la défaite définitive de Napoléon 1er, il devient une figure de l'opposition à Louis XVIII : alors que la presse est sous contrôle, ses rengaines s'en prennent à la monarchie restaurée, mêlant nostalgie de la Révolution et espoir républicain. Il le paiera de nombreux séjours en prison mais sa renommée est telle qu'à sa mort, en 1857, Napoléon III fait prendre ses obsèques en charge par l'Etat.
  • Voir la vidéo

    The '68 Comeback Special

    Elvis Presley - Vogue/BMG France - 1968
    Ce come-back-là est celui du King, et non de l'Empereur, mais il est permis d'y lire le même triomphe d'une folle volonté sur des circonstances désespérées. En 1968, le temps d'un show sur la chaîne CBS (intégralement couvert par ce double CD), le créateur du rock'n'roll décide de reconquérir son titre, après des années perdues à chanter les B.O. quelconques de ses films de série B et contre toute attente, Elvis emporte le morceau, notamment lors de la célèbre partie « acoustique » du show, filmée sur un ring : aminci, tout de cuir noir vêtu, voix intacte, il joue ses classiques et rétablit leur rang de «  Tables de la Loi ». Malgré un excellent album studio l'année suivante (From Elvis in Memphis), ce retour inespéré débouchera malheureusement sur un exil, vers les scènes de Las Vegas...
  • Mémoires d'outre-tombe

    François-René de Chateaubriand - Livre - Le Livre de Poche - 1849
    En prose et parfois en vers, cette autobiographie mêlée de chronique littéraire et de récit historique, vénérée par Victor Hugo et Charles de Gaulle aussi bien que par le surréaliste André Breton, a été rédigée de 1809 à 1841 mais publiée seulement après la mort de l'auteur, en 1849, à près de 80 ans. Ses douze volumes touffus sont parmi les plus féconds de l'histoire, fondant le romantisme tout en faisant preuve d'une belle vista politique. Fasciné par la gloire de l'Empereur, mais inquiet de sa mégalomanie, Chateaubriand entrevoit que l'expérience napoléonienne va longtemps peser sur le sort de la France et de l'Europe. «C'était un désespéré, dira De Gaulle. On le comprend, il avait prévu l'avenir.»
    Retrouvez cette oeuvre dans d'autres sélections
    Napoléon
  • Corps et biens

    Robert Desnos - Livre - Folio Bibliothèque - 1930
    Avant de rompre avec les surréalistes en 1929 (comme Raymond Queneau et Jacques Prévert, il était hostile à l'adhésion au PCF et las des manières dictatoriales d'André Breton), Robert Desnos fut leur chouchou. Né en 1900, le jeune poète est l'un des plus assidus, l'un des plus convaincus aussi par les techniques d'écriture automatique qu'ils inventent alors. Mais ce recueil de ses écrits de 1919 à 1929 le montre bien : ces révolutionnaires avaient encore un pied dans le XIXe siècle. Derrière les jeux formels (et notamment les vers nés au cours de séances d'hypnose) perce en effet un classicisme certain et une forme d'onirisme qui doit beaucoup aux Romantiques et à Chateaubriand.
  • Emma

    Jane Austen - Livre - Le Livre de Poche - 1815
    En 1815, la reine Victoria n'est pas née et Charles Dickens, le meilleur chroniqueur de son long règne (de 1837 à 1901), n'est qu'un bambin. Où en est l'Angleterre, dont les armées du duc de Wellington viennent de terrasser Napoléon Ier à Waterloo ? La réponse est dans ce roman de Jane Austen (1775-1817), le dernier publié de son vivant. Très réaliste peinture de la vie dans une petite ville proche de Londres (« une représentation juste et frappante », jugera son contemporain Sir Walter Scott), le livre déconcerte, à sa sortie, un public peu habitué à ces descriptions du quotidien, mais nous renseigne sur une société en pleine évolution en ces débuts de révolution industrielle : l'urbanisation de cette future banlieue et l'assouplissement (timide) de la hiérarchie des classes sociales anglaises en sont les véritables héros.
  • Voir la vidéo
    Localiser

    Louisiana Blues & Zydeco

    Clifton Chenier - Audio - 1965
    Après la défaite définitive de Napoléon en 1815, plusieurs centaines d'officiers bonapartistes se sont exilés en Louisiane, territoire français vendu par l'Empereur aux Etats-Unis en 1803. Si la colonie qu'ils envisageaient de fonder n'a jamais vu le jour, cette population s'est vite mêlée aux colons français restés sur place (ou chassés de Saint-Domingue par la révolte des esclaves), aux descendants des Acadiens déportés du Canada au XVIIIe siècle, aux populations noires ou hispaniques... Les traces de ce melting pot sont aujourd'hui encore très vivaces dans la musique « cajun », dite « zydeco » quand elle intègre les rythmes créoles. En y injectant dès ce premier album une bonne dose de blues du Delta, l'accordéoniste et chanteur Clifton Chenier (1925-1987) en a créé une version encore plus originale.
  • L'Homme qui se prenait pour Napoléon : pour une histoire politique de la folie

    Laure Murat - Livre - Folio - 2011
    Au lendemain du retour des cendres de Napoléon, en France, en 1840, le directeur d'un asile parisien se vit envoyer quatorze nouveaux pensionnaires – tous se prenant pour l'Empereur ! A partir de cette curieuse anecdote, ce livre passionnant, prix Femina « Essai » en 2011, multiplie les parcours de politiciens monomaniaques et d'esprits fragiles victimes des événements (combien de dépressions pendant et après Mai 68 ?), en se donnant pour ambition de relire l'Histoire de France à la lumière de celle de la folie.
    Retrouvez cette oeuvre dans d'autres sélections
    Napoléon

Cent Jours, la tentation de l'impossible, mars-juillet 1815
Emmanuel de Waresquiel

Docteur Folamour
Stanley Kubrick

Désirée
Henry Koster

Les Désastres de la guerre, 1800-2014
Catalogue de l'exposition du Louvre-Lens

Les Lignes de Wellington
Valeria Sarmento

Waterloo
Sergueï Bondarchuk

Les Châtiments
Victor Hugo

Crazy Rock
Compilation

Le Pape Musulman et autres chansons
Pierre-Jean de Béranger

The '68 Comeback Special
Elvis Presley

Mémoires d'outre-tombe
François-René de Chateaubriand

Corps et biens
Robert Desnos

Emma
Jane Austen

Louisiana Blues & Zydeco
Clifton Chenier

L'Homme qui se prenait pour Napoléon : pour une histoire politique de la folie
Laure Murat

Dans cette sélection

  • Emmanuel de Waresquiel | Cent Jours, la tentation de l’impossible, mars-juillet 1815
  • Stanley Kubrick | Docteur Folamour
  • Henry Koster | Désirée
  • Catalogue de l'exposition du Louvre-Lens | Les Désastres de la guerre, 1800-2014
  • Valeria Sarmento | Les Lignes de Wellington
  • Sergueï Bondarchuk | Waterloo
  • Victor Hugo | Les Châtiments
  • Compilation | Crazy Rock
  • Pierre-Jean de Béranger | Le Pape Musulman et autres chansons
  • Elvis Presley | The ’68 Comeback Special
  • François-René de Chateaubriand | Mémoires d’outre-tombe
  • Robert Desnos | Corps et biens
  • Jane Austen | Emma
  • Clifton Chenier | Louisiana Blues & Zydeco
  • Laure Murat | L’Homme qui se prenait pour Napoléon : pour une histoire politique de la folie

la playlist