Claude Viallat : le peintre chasseur de châssis

13 mars 2015

« C’est le système qui est important, pas la forme, la répétition de la forme. La répétition de la forme, c’est l’arbre qui cache la forêt ; ce qui est important, c’est le système, le plus banal qui soit », écrit Claude Viallat, qui depuis 1966 peint la même forme, à mi-chemin entre un haricot, une palette et un osselet. L’artiste est à l’origine du mouvement Supports/Surfaces en 1969 : une remise en cause d’un des fondamentaux de l’histoire de la peinture, le châssis. Ses toiles flottent actuellement dans la chapelle de l’Oratoire à Nantes. Claude Viallat qui rejette la suavité pour suivre les pistes des taureaux, des trappeurs et de Tarzan, est accueilli par une ville dont la révolution culturelle n’est pas une formule creuse, comme le rappellent son Lieu Unique et son Grand Éléphant qui barrit au bord de la Loire.

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    Né en 1936 à Nîmes, Claude Viallat y fait ses études aux Beaux-Arts, puis il devient soldat pendant la guerre d’Algérie où il fait ses premières explorations sur des matériaux pauvres. En 1966, il invente une forme, croisement entre un haricot, une palette et un osselet, qui devient sa forme, déclinée à l’infini ; elle est sa base arrière pour monter au front de l’art ébranler les certitudes sur le châssis, lors de la révolution Supports/Surfaces, en 1969 ; il en est la figure principale. Claude Viallat n’utilise pas le châssis, mais il examine ses principes dans son travail, passant indifféremment de la peinture à la sculpture, comme Robert Rauschenberg, l’artiste américain qu’il vénère.
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    Gérard-Julien Salvy - Livre - Folio biographie - 2008
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    François, ouvrier et fiancé à Violette, loge en ville, à Nantes, dans une chambre que lui loue une aristocrate ; il rencontre sa fille Edith qui ignore où il habite. Ils s’aiment éperdument, mais il y a la grève, les conflits sociaux et aussi l’amour de Violette que François n’aime plus, mais dont elle est enceinte. Imaginez le tout chanté, et vous obtenez le film musical dramatique le plus sombre de Jacques Demy. Le cinéaste a inventé un genre où la poésie lui permet toutes les audaces : derrière le drame passionnel, les ouvriers chantent chaque instant de leur lutte, y compris au bistrot en commandant un Pernod.
  • Robert Rauschenberg : Photographies 1949-1962

    Nicolas Cullinan, Susan Davidson - Livre - Gallimard - 2011
    Claude Viallat, qui a commencé par peindre sur des boîtes de camembert et des couvercles de pots de peinture, était fasciné par l’œuvre de Robert Rauschenberg. Rauschenberg est surtout connu pour ses Combines Paintings, faites d’accumulations à base d’objets personnels et de récupération, sur lesquelles de la peinture dégouline pour la plus grande joie de l’artiste. Il était aussi photographe, ce qui est moins connu, comme le révèle le livre de Nicolas Cullinan, conservateur à la Tate Modern à Londres et Susan Davidson, conseillère de Rauschenberg de 2001 jusqu’à sa mort en 2008.
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    Carnets de croquis & réalisations

    François Delarozière - Livre - Acte Sud / La Machine - 2010
    Le Grand Éléphant qui avance lentement, avec ses 12 mètres de haut, ses 48 tonnes d’acier et de bois et son moteur, est devenue l’attraction la plus populaire de Nantes. Le dimanche après-midi, dans les anciens entrepôts, dont il reste la structure et le toit, quand on le voit avec sa trompe qui lance de la vapeur et ses barrissements, la magie opère. Le magicien s’appelle François Delarozière ; les croquis du livre montrent l’intérieur des Machines de Nantes, qui lui ont été inspirées par le Nantais Jules Vernes, Léonard de Vinci, le Belge Panamarenko et le passé industriel du port. C’est merveilleux.
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  • Michel Pageau, trappeur - J’ai entendu pleurer la forêt

    Françoise Perriot - Livre - Seuil - 2008
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  • Tauromachie 1 - Paso del toro

    Claude Viallat , Alain Montcouquiol - Livre - Les cahiers intempestifs - 2008
    Nimeño II fut le premier grand torero français de l’histoire dont la carrière fut magique et la fin tragique. Il portait le même nom d’arène que son frère, Nimeño, alias Alain Montcouquiol, qui quitta l’arène pour prendre la plume et raconter la vie de son frère, le héros. Alain Montcouquiol et Claude Vaillat se connaissent depuis longtemps, unis, par leur passion commune des taureaux. Les peintures de Claude Viallat illustrent le livre ; sur l’une, le support est le couvercle d’un pot de peinture. L’esprit Supports/Surfaces brûle encore.
  • Robinson ou la force des choses

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    « La nécessité de transposer, d’un plan à un autre, la leçon d’Henri Matisse m’a amené à une espèce de danse des phrases autour de lui », écrit Louis Aragon dans le roman que Matisse, son aîné de 28 ans lui inspire. Un des chapitres du livre est consacré à la Chapelle du Rosaire ; Matisse a considéré son travail sur les vitraux comme la synthèse de son œuvre. Picasso lui a reproché ce travail : « Mais pourquoi faites-vous ces choses-là ? Je serais d'accord si vous étiez croyant. Dans le cas contraire, je pense que vous n'en avez moralement pas le droit. » Matisse et Picasso sont parmi les peintres français que Claude Viallat admire le plus.
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    Avril

    Mathieu Gérald Hustache - Film - 2008
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