“Brigitte Bardot, adolescente du XVIe arrondissement de Paris, qui a grandi dans une éducation stricte, se trouve laide et se sent mal aimée. Elle va grandir, s'émanciper, braver tous les codes grâce à sa rencontre avec son premier amour, Roger Vadim. En 1956, la sortie du film de ce jeune homme, Et Dieu… créa la femme, dont Brigitte est l'héroïne, provoque une révolution sexuelle mondiale dont elle devient l'icône.” Et Brigitte devint Bardot.  En replay sur france.tv

“BB, le mythe. En combinant les rôles d'ingénue et de femme fatale, elle devient le symbole sexuel ultime des années pop et incarne l'éternel féminin dans toutes ses facettes. Elle est la déesse, fondamentale, primordiale. Immortelle. À près de 90 ans, elle reste le « cas » Bardot, objet d'admiration, de scandale, d'études psychosociologiques, étrangère au pays de la gloire, la plus grande star de France. À partir de témoignages de ceux qui l'ont côtoyée, Yves Bigot nous livre une analyse du «phénomène» Bardot.”

“Rares sont les légendes qu'on reconnaît dans le monde entier en prononçant leurs seules initiales. En l'occurrence, une consonne redoublée qui sonne et raisonne au mépris du temps. "Je suis toujours allée au bout de mes opinions". Dans l'entretien que Brigitte Bardot a accordé à Eric Fottorino, elle revient sur ses engagements et sa rencontre marquante avec Marguerite Yourcenar, impliquée comme elle dans la défense de la cause animale. Parmi les contributeurs de ce numéro de Légende, Antoine de Baecque raconte comment B. B. est devenue une "révélation", une "révolution", la première jeune héroïne "de son temps" du cinéma français. Isabelle Giordano, Alain Delon, Danièle Thompson, Laure Adler, Marc Lambron et Jean-Marie Perrier nous racontent leur Brigitte. Franz-Olivier Giesbert revient sur le grand malentendu autour de Bardot.”

Juliette, une jeune femme d'une beauté redoutable, n'attire que convoitises autour de sa personne. Trois hommes se disputent son cœur indécis. Dans Et Dieu... créa la femme,la France des années cinquante découvre, le souffle coupé, une femme libre et qui le revendique. “Vadim et moi nous nous devons beaucoup mutuellement. Il m’a permis d’être absolument comme j’avais envie d’être, libre, naturelle. Il m’a laissée être comme ça”. Une liberté qu’elle paiera le prix fort.

« Le véritable Et Dieu… créa la femme, c'est Godard qui l'a tourné, et cela s'appelle Le Mépris. […] Ce que Vadim a imaginé dans son premier film, mais n'a plus été capable de réaliser, ce que Louis Malle a raté dans Vie privée, Godard l'a réussi. Le Mépris est le film de Bardot, parce qu'il est le film de la femme telle que Godard la conçoit et telle que Bardot l'incarne. Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans l'histoire du cinéma, au même titre que Garbo ou Dietrich, c'est dans Le Mépris qu'on le trouvera. Je ne sais dans quelles conditions le tournage a eu lieu ni si Bardot et Godard se sont bien entendus. Le résultat est là : il y a rarement eu entente aussi profonde (consciente ou non consciente, je suppose, chez Godard) entre une actrice et son metteur en scène. » Jean-Louis Bory dans Des yeux pour voir 1971

Au début du XXème siècle, l'Amérique centrale est en pleine révolution. Deux jolies chanteuses se disputent l'amour du leader de la révolte. A sa mort, elles décident de reprendre sa cause et poursuivent la lutte… Dans cette comédie à gros budget, beaucoup attendaient de voir Bardot être mâchée par le talent de Jeanne Moreau. Il n’en sera rien. « La voir marcher, c’est comme écouter de la grande musique » Jeanne Moreau

Dans son film, Joann Sfar raconte la vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier. De sa relation avec Bardot, il reste cinq chansons parfaites : “Bonnie and Clyde”, “Harley Davidson”, “Comic Strip”, “Initials BB” et “Je t’aime moi non plus” qui ne sortira que des années après son enregistrement. Le reste, trois mois d’idylle, leur appartient. 

Après avoir passé son enfance en province, Dominique réussit à convaincre ses parents de la laisser accompagner sa sœur, Annie (Marie-José Nat), qui part à Paris. Dominique se fâche rapidement avec Annie et va habiter seule au quartier latin où elle accumule des aventures. Elle rencontre alors Gilbert (Sami Frey), un ami de sa sœur, qu'elle décide de provoquer. Jusqu’au drame. La plaidoirie de Bardot (Dominique) constitue l’un des points d’orgue de sa carrière. Elle connaît son texte par cœur. Clouzot lui interdit toute répétition. Il tournera en une prise. Elle conclut son long monologue par ces mots, d’une voix épuisée : « Vous voulez juger, mais vous n’avez jamais vécu, jamais aimé ! » L’équipe du film applaudit.

Now the reason we're here / As man and woman / Is to love each other / Take care of each other / When love walks in the room / Everybody stand up / Oh it's good, good, good / Like Brigitte Bardot ! “Message Of Love”

En 1981, les Pretenders remplissent les salles et affolent les charts du monde entier. A la tête du groupe, Chrissie Hynde, femme leader d’un groupe dans un monde - le rock - où avant elle, et à de rares exceptions près, les femmes jouaient les utilités. L’entendre crier “Brigitte Bardot !” avec une pointe d’accent dans une chanson titrée “Message Of Love” est un bel hommage d’une femme forte à une autre.

Peu de noms communs auront été aussi souvent collés au nom de Brigitte Bardot que celui de mythe. Le Petit Robert nous dit qu’un mythe est un récit fabuleux, le plus souvent d’origine collective, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects sociaux de l’être humain ou de la condition humaine. Chez Roland Barthes, isolés de l'actualité qui les fait naître, les mythes apparaissent pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. On peut donc sans mal imaginer que s’il avait écrit Mythologies un peu plus tard (publié en 1957, il en a écrit les différents textes entre 1954 et 1956), Roland Barthes aurait trouvé quelque chose à dire sur le mythe Bardot, un texte qu’il aurait placé entre ceux consacrés au cerveau d'Einstein, à l’iconographie de l'abbé Pierre, ou celui sur le visage de Garbo.

« Ce 5 août 1962, […], quand la radio annonce que Marilyn Monroe a été retrouvée morte à son domicile […], Brigitte Bardot se décompose et, prenant conscience du fil invisible qui la relie à la star hollywoodienne, se tourne vers Jean-Max Rivière, son ami et le compositeur de ses chansons, et lui demande : "Que vais-je devenir ?" Bardot croise Marilyn Monroe le 29 octobre 1956 dans les toilettes du cinéma Empire, […] à Londres à l'occasion d'un gala […] Elles ne se parlent pas mais une fragilité les rapproche. Marilyn est une actrice surdouée dont le talent indiffère. Bardot affiche un manque de confiance inversement proportionnel à son talent. […] Si Monroe n'a pas mené sa carrière au bout, Bardot, elle, n'exprimera jamais tout son potentiel. » Le Monde - Samuel Blumenfeld 2021.

Trois agents du ministère soviétique du commerce sont envoyés à Paris pour vendre un lot de bijoux confisqués à des aristocrates. Ils font la connaissance d’un sympathique comte qui les initie aux «charmes décadents» du capitalisme. L'Union Soviétique dépêche alors Ninotchka Yakouchova, communiste inflexible pour reprendre les choses en main. Dans cette comédie d’Ernst Lubitsch tournée en 1939, la Divine, comme on appelle Garbo, est au sommet de son art. Et pourtant, elle qui dès le début de sa carrière a imposé ses conditions aux studios (refus des interviews, pas de présence de l'actrice aux « premières », horaires de tournage fixes, plateaux non accessibles à qui n'est pas membre de l'équipe, etc.), quittera le cinéma et la vie publique deux ans plus tard. Et son fameux « I want to be alone », l'une de ses tirades les plus célèbres à l'écran, dans Grand Hotel (1932), sonne rétrospectivement comme une prophétie.